Une chasse aux aurores boréales pourrait avoir lieu le soir du dimanche 1er juin 2025 en France. Une éruption solaire s’est produite la veille et l’éjection se dirige droit vers la Terre. Des aurores ont même déjà été observées aux États-Unis ou en Nouvelle-Zélande. Alors, peut-on espérer voir des aurores boréales jusqu’en France ce soir ?

Mise à jour le 2 juin à 18h20 : La France métropolitaine n’a pas pu voir les aurores boréales dimanche soir, mais elles ont été prises en photo ailleurs dans le monde. Une nouvelle chance de contempler des aurores boréales pourrait se présenter ce lundi soir :

Mise à jour le 1er juin à 20h30 : Les chances de voir des aurores boréales en France ce soir s’amenuisent. « Malheureusement, l’orientation magnétique n’est pas favorable. […] Il n’est pas impossible que de courts événements puissent permettre des observations chez nous, mais les probabilités sont faibles. Avis aux très motivés du nord de la France donc ! », a tweeté le COMEA vers 19h20, mettant à jour sa carte.

Article original : Plusieurs phénomènes astronomiques remarquables sont prévus en juin 2025. Mais, le mois pourrait bien commencer par un autre phénomène un peu plus imprévisible : des aurores boréales. En raison d’une éruption solaire détectée le samedi 31 mai, dont l’éjection s’est dirigée droit vers la Terre, les chances d’observer des aurores jusqu’en France ne seraient pas négligeables ces prochains jours.

Le phénomène a déjà été observé aux États-Unis — des aurores ont pu être vues en Californie ou encore au Nouveau-Mexique –, au Canada ou en Nouvelle-Zélande.

L'aurore boréale photographiée depuis le Wyoming, aux États-Unis. // Source : Via X @brendonme (photo recadrée)
L’aurore boréale photographiée depuis le Wyoming, aux États-Unis. // Source : Via X @brendonme (photo recadrée)

Une alerte aux aurores boréales déclenchée par une puissante éruption solaire

« Alerte aurores ! Cette fois-ci, c’est bon ! Une éruption solaire a éjecté une grande quantité de matière solaire ! Elle devrait arriver ce dimanche en fin de journée. Les conditions étant déjà bien actives, on peut espérer voir des aurores plus basses que d’habitude », prévenait samedi le COMEA (Centre Opérationnel de Météorologie de l’Espace des Alpes) sur les réseaux sociaux.

L’éruption solaire a été émise depuis une région du Soleil baptisée AR4100, présentant plusieurs taches solaires. Cette région se trouve pratiquement face à la Terre, ce qui est une bonne configuration pour que l’éruption atteigne notre planète. L’éruption est classée en tant que M8,2.

Comment classe-t-on les éruptions solaires ?

Les éruptions solaires sont classées à l’aide de lettres : A, B, C, M et X, de la plus petite à la plus puissante catégorie. « Chaque lettre représente une multiplication par 10 de l’énergie émise. Ainsi, un X est 10 fois plus puissant qu’un M et 100 fois plus puissant qu’un C », explique la Nasa. Au sein des catégories, les lettres permettent de préciser encore plus la classification. Une éruption de M8,2 n’est donc pas rangée parmi les plus puissantes éruptions possibles (X), mais se trouve dans la partie supérieure de la catégorie M.

Par ailleurs, cette éruption a été associée à une éjection de masse coronale, c’est-à-dire une bulle de plasma (les éjections de masse coronales ne sont pas systématiquement liées à une éruption solaire). La vitesse de l’éjection du 31 mai a été estimée à plus de 1 000 km/s. Après la détection de l’éruption solaire, le NOAA (l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique) a également indiqué anticiper l’arrivée d’une éjection de masse coronale sur Terre, « au plus tard le 1er juin ».

Finalement, l’éjection est arrivée un peu plus tôt que ce qui avait été prévu. Vers 10h ce dimanche matin, le NOAA a confirmé que l’éjection avait atteint la Terre. C’est donc un peu en avance, par rapport à de précédentes prévisions qui anticipaient une arrivée en fin de journée (comme la prévision du COMEA).

Vers 10h30, l’agence a ajouté que le niveau G4 était atteint. Ce niveau sert à décrire l’intensité de l’orage géomagnétique. Le NOAA utilise une classification avec 5 échelles, allant de G1 (mineur) à G5 (extrême). Les phénomènes classés en G4 correspondent à un orage géomagnétique « sévère », qui peut provoquer des aurores boréales. La fréquence des orages géomagnétiques G4 est de 100 par cycle solaire (un cycle solaire dure 11 ans).

Peut-on espérer voir ces aurores boréales jusqu’en France ?

Comme toujours avec les aurores boréales, le phénomène est très difficile à prévoir avec certitude. Le fait que l’éjection soit arrivée plus tôt que prévu sur Terre est aussi un paramètre à considérer. « L’activité géomagnétique va durer plusieurs heures, la nuit est certes loin, mais des aurores restent à portée… si le temps le permet. Le nord-ouest du pays sera certainement plus favorisé », expliquait ce dimanche matin vers 8h le compte Xplora, spécialisé dans la météo des aurores et l’activité solaire. « L’agence NOAA tablait sur un événement de longue durée, avec de fortes tempêtes sur plus de 20h. La situation pourrait donc tenir jusqu’à ce soir pour l’Europe », a complété Xplora un peu plus tard, vers 10h.

Il n’y a donc aucune certitude. « Les effets de l’éjection de masse coronale peuvent durer plusieurs jours, mais aussi seulement un jour ou deux », explique sur X Vincent Ledvina, doctorant en physique spatiale à l’Institut de Géophysique de l’université de l’Alaska à Fairbanks. « Il est impossible de dire avec certitude si cela se produira ou non, mais on ne peut qu’espérer ! »

Le COMEA a diffusé une carte le 31 mai, indiquant où pourraient potentiellement être vues les aurores boréales ce soir. Vous pouvez vous y référer, tout en gardant en tête qu’elle est indicative et encore susceptible d’être mise à jour avec les dernières données. « L’éjection de plasma est arrivée ce matin, bien plus tôt que prédit. […] Le timing est moins idéal pour les Européens, il faut que ça tienne jusqu’à la nuit. Nous referons un point à 19h », a précisé le COMEA vers 9h30.

S’il y a des aurores boréales ce soir en France, comment les voir ?

Si les aurores boréales se produisent bien en France ce soir, il faut d’abord commencer par vérifier s’il y a des nuages chez vous. « Vous ne pourrez pas voir les aurores boréales s’il pleut ou si le ciel est nuageux », prévient Vincent Ledvina. L’idéal est d’avoir un ciel dégagé.

Si les aurores boréales sont prévues, mais que vous ne les distinguez pas malgré un ciel dégagé, n’hésitez pas à tenter de photographier les aurores boréales, même avec un smartphone. L’apparence d’une aurore boréale n’est pas la même en vrai et en photographie. Nos yeux perçoivent moins de couleurs qu’un appareil photo. Grâce à de longues expositions, l’appareil photo ou le téléphone captent beaucoup plus de lumière et révèlent ainsi des couleurs et des détails invisibles à l’œil nu.

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